Valeur spirituelle du prânâyâma


"śuddhameti yadā sarvaṃ nāḍī-chakraṃ malākulam tadaiva jāyate yoghī prāṇa-saṃghrahaṇe kṣhamaḥ" H.P. ch. 2-5

Quand le système entier de nâdis est nettoyé, alors le Yogi devient capable de contrôler le Prâṇa.



Représentation de Patanjali, auteur des Yoga-Sutras, texte de référence pour la pratique de yoga.





Prânâyâma signifie « la maitrise du prâna ». Le prâna est l’énergie vitale de tout être vivant et de tous mouvements cosmiques (l'équivalent du Qi ou Tchi dans la tradition chinoise). De la pensée à la force physique tout est manifestation du prâna. Sa manifestation la plus apparente est le souffle, la respiration. Grâce aux techniques de respirations nous commençons à acquérir la maitrise du souffle, puis progressivement nous affinons notre esprit et nous apprenons à percevoir, puis à maitriser, les forces de plus en plus subtiles présentes dans notre corps. Il n’y a pas un seul muscle ou un seul organe que l’on ne peut maitriser. Au final, nous maitrisons l’énergie prânique qui dirige notre corps et notre esprit, tel est le but spirituel du Prânâyâma. Notre conscience individuelle s'élève à des plans de plus en plus hauts, jusqu'à ce qu'elle se fonde dans la conscience cosmique. L’individu ne fait plus qu’un avec l’Infini et tout lui est possible... C'est la réalisation ultime, l'éveil ou la libération.

Une telle maitrise nécessite une pratique quotidienne rigoureuse pendant plusieurs années accompagnée d’une concentration totale.


Le Prânâyâma aide à la concentration

Les auteurs de textes anciens expliquent que le Prânâyâma à la capacité de vaincre à lui seul les tendances négatives du mental et des organes des sens. Les tendances négatives du mental sont expliquées comme par exemple la haine, le doute, la paresse, l'insatisfaction..., et celles des organes des sens comme leur attraction vers les objets extérieurs. Ces émotions agitent notre mental et entravent la concentration. Le développement spirituel d’un étudiant de Yoga dépend de ces 2 points : de la capacité à rejeter les tendances négatives et la capacité à fixer l'esprit vagabond.


D'un point de vue SCIENTIFIQUE

Le laboratoire de Kaivalyadhama n’a pas encore la preuve scientifique du phénomène de la supra-conscience mais voici leur hypothèse, en bref, tiré du livre "Prânâyâma" de Swami Kuvalayânanda :

Les recherches ont montré de façon satisfaisante que la pratique de Prânâyâma stimulait de façon centrale le système nerveux tout entier. Selon Kaivalyadhama, il y aurait en plus, des centres nerveux particuliers qui auraient une influence similaire à celle des glandes endocrines. En pratiquant le Prânâyâma de façon expert, ces centres particuliers provoqueraient des influx nerveux et des vibrations extraordinaires. Cela aurait une influence sur la psychologie et élèverait la conscience humaine au point de pouvoir ressentir des perceptions supra-sensorielles. Des mondes de plus en plus subtils commenceraient alors à s’ouvrir au fur et à mesure que la conscience s’affinerait.


D'un point de vue ENERGETIQUE

Nâdis :

Le corps est parcouru par de nombreux canaux énergétiques que l’on appelle "nâdis" ou "nerfs subtils". Les exercices de Prânâyâma nettoient les nâdis donc favorisent le passage des courants d'énergie (appelés vayus). La tradition dénombre 72 000 nâdis qui enveloppent le corps et qui naissent dans le chakra racine. Les 3 principaux sont situés prés de la colonne vertébrale : Ida, Pingala et Sushumna. Ida commence du côté gauche, monte et tourne plusieurs fois autour de la colonne et sort par la narine gauche. Pingala commence du côté droit, monte et tourne aussi autour de la colonne et sort par la narine droite. Sushumna se situe dans la colonne vertébrale, il est quasiment inactif mais c’est pourtant le canal le plus important car c’est à travers lui que va s’élever la Kundalini. Pour cela, la purification de ces nerfs subtils est indispensable et les Sat-karma sont prévus à cet effet.

Kundalini :

Nous avons tous un "stock" d'énergie vitale qui est situé dans l'os sacrum. Cette énergie est appelée Kundalini et elle est représentée comme un serpent enroulé sur lui-même. Par le biais de divers exercices yoguiques, dont le Prânâyâma, et après que tout le système des nâdis ait été nettoyé, nous pouvons réveiller la Kundalini et la faire monter à travers le canal de la Sushumna. Une fois la Kundalini arrivée au sommet du crâne, l’individu peut expérimenter une expansion de la conscience. Le réveil de cette énergie signifie que la pratique est correcte, c'est une étape. La maitrise totale de l'énergie prânique n'est pas atteinte, ce but est plus élevé.

Chakras :

Les chakras sont des centres énergétiques qui tourbillonnent comme des roues ou des vortex. Ils sont aussi les « carrefours » des nâdis et sont donc emplis de Prâna. Il y en a 7 principaux situés le long de la colonne vertébrale jusqu’au sommet du crâne. Ils sont tous constamment actifs mais ce n’est qu’une fois que ces 7 chakras sont traversés par l’énergie de la Kundalini qu’ils révèlent leur véritable essence. C’est dans le chakra inférieur que naissent tous les nâdis et c’est dans le chakra supérieur que s’éveille la conscience lors du passage de la Kundalini.